Il y a 104 ans… discours du 11 novembre

Il y a 104 ans, un armistice, en forme de capitulation, était enfin signé, après quatre années d’une guerre européenne franco-allemande d’une barbarie d’un nouveau type, une guerre industrielle, avec ses armes chimiques, ses mitrailleuses, les débuts de l’aviation militaire, marquant au fer rouge un début de vingtième siècle avec un fond de l’air politiquement très étatiste-nationaliste, mais aussi, socialement assez rouge d’une classe ouvrière active, ses Bourses du Travail et une dynamique d’auto-organisation en expansion au niveau national, et international.

Les gouvernants des États-Nations en ce début de siècle étaient en conflit sourd entre eux pour « les parts de marché » que constituaient les conquêtes coloniales. L’empire britannique d’alors, au fait de sa gloire, assumait sa revendication de puissance hégémonique, de suprématie militaire et navale, refusant tout partage du pouvoir, et du « gâteau colonial », surtout en Asie.
Les impérialistes anglais, avec Winston Churchill nommé en 1911, ministre de la Marine, face à la montée de signes d’essoufflement de l’hégémonie britannique, avaient dans leur collimateur d’abord la Russie et ses visées sur le flan caucasien, puis l’Allemagne et ses prétentions maritimes.
Selon l’historien P.Frankopan (« La route de la crise »Flammarion, 2015) « La tentative désespérée de l’Angleterre d’empêcher l’extension de l’ombre russe contribua massivement à précipiter le monde dans la guerre ».

Mais, point commun de tous ces États-Nations en conflit, ils avaient tous une menace commune ; leur propre peuple de plus en plus revendicatif.

La guerre de 14-18 allait redistribuer les cartes à tous niveaux. Surtout saigner un monde rural en surnombre pour les besoins du monde industriel alors vorace en main d’œuvre, discipliner la classe ouvrière en recherche de dignité, de reconnaissance, et préparer, avec l’effort militaro-industriel mis en œuvre pour la guerre, la refonte, après-guerre, de l’agriculture sur le mode machiniste et chimique.
Entre autres « progrès civilisationnels » d’un nouvel ordre du monde techno-scientifique, avec le développement des communications, des transports, du pétrole… Géo-politiquement, les USA en furent les grands gagnants.

Tels ont été les résultats objectifs de ce suprême carnage, de ce tango des bouchers des États-Nations, qui s’est achevé avec une épidémie de grippe dite « espagnole » ravageuse.

Plus d’une décennie plus tard, en 1933, c’était la préparation d’une terrible revanche du vaincu, malgré la création en janvier 1920 de la Société des Nations qui s’est révélée impuissante à préserver le monde d’une autre guerre mondiale, et qui de ce fait fut dissoute en avril 1946 pour fonder l’ONU.
Guère plus efficiente.
Probablement moins que la dissuasion nucléaire, qui jusqu’alors a dissuadé les super-puissances en sa possession à s’affronter directement militairement.
La confrontation déplacée essentiellement sur les terrains économiques, financiers, politiques, technologiques, culturels, de propagande, sportifs amena à la capitulation soft de l’URSS début des années 90, et à l’irrésistible montée en puissance du totalitarisme high-tech chinois.

Aujourd’hui, en ce 104ᵉ anniversaire de l’armistice de 1918, le fonds de l’air est lourd de menaces, avec une seule certitude, notre civilisation industrielle, techno-scientifique, mondialisée, écologiquement suicidaire, économiquement frauduleuse, politiquement cynique, dépravée, droguée à la croissance dévastatrice commence à toucher les limites de l’impossible.
Les délires transhumanistes sont à présent le seul horizon des réalistes.

Les crises existentielles s’accumulent :

  • pollutives de toutes sortes, de l’air, de l’eau, de la terre,
  • crise de la biodiversité rapide très inquiétante,
  • crises sanitaires aux causes multiples, chimiques, médicamenteuses, électromagnétiques, radio-active, et parfois inconnues,
  • crise énergétique pour l’heure parfaitement insoluble,
  • crises économiques récurrentes renforçant toujours plus des inégalités insoutenables,
  • crise climatique aux conséquences encore assez imprévisibles,
  • crise géo-politique entre un Occident hégémonique en déclin et une « Organisation de coopération de Shanghaï » alliance surtout de la Russie et la Chine contestant la prétention impérialiste intenable à terme des USA et de ses vassaux occidentaux,
  • crise de confiance totale entre une nomenclature politico-affairiste soutenue par un entre soi d’une caste médiatique très bien élevée, toute dévouée à son combat éthique contre la populace se défoulant sur les réseaux sociaux.

En parallèle à une inéluctable remise en cause pratique, de la mondialisation exacerbée, de la sacro-sainte croissance, de nos modes de développement, de production, de consommation, qui de fait vont devoir être plus localisés, plus sobres, économes, de par les crises énergétiques et des ressources en matières premières, en parallèle, donc à ce retournement de situation impliquant une refonte de l’idéologie mondialiste triomphante, nous assistons à un retour des fièvres nationalistes dans les urnes à travers le globe.

Fièvre nationaliste débordant des urnes du côté de l’Est avec une guerre slavicide entre la Russie et l’Ukraine, guerre d’un vieux nationalisme russe contre le réveil du jeune et fougueux nationalisme du cousin ukrainien, une guerre par procuration entre l’Occident et la Russie où se joue la stabilité géopolitique mondiale, avec un troisième acteur en coulisse, puissant, inquiétant et difficilement prévisible, la Chine aujourd’hui incontournable, essentielle à l’économie mondiale.

Les vingt premières années du XXI siècle, le terrorisme politique des fondamentalistes islamistes sunnites de Ben Laden et ses troupes, comme celles d’un État Islamique directement né de l’extrême violence de l’occupation américaine de l’Irak, peuvent aujourd’hui passer complètement au second plan des angoisses populaires de nos démocraties à bout de souffle tant les perspectives actuelles d’avenir sont illisibles et inquiétantes.

Comme au début du XX siècle, la prétention outrancièrement hégémonique d’une super-puissance refusant tout multi-latéralisme, le chacun pour soi des États-Nations semble reprendre le dessus. La nomenclature politico-affairiste mondialisée est clairement aujourd’hui incapable de faire face aux multiples défis vitaux écologiques, énergétiques, climatiques, économiques, financiers, sociaux-politiques, sanitaires, géopolitiques, technologiques qui menacent l’humanité pour ce siècle à venir.

Avec en plus, cette nomenclature en bute partout dans le monde, sûrement même en Chine, à une fronde de plus en plus multiformes de contestations populaires écologistes, radicales et informées.
Où cette nomenclature va-t-elle trouver issue ?

La dénonciation-criminalisation des dits « fakesnews », des « complotistes », « éco-terroristes », « populistes », « antivax » et autres déviants à la doxa dominante médiatiquement, s’essouffle.
Il est clair pour toutes et tous que les maîtres des « fakesnews » sont souvent ceux qui les dénoncent, de même pour le complotisme, les services secrets, et certains loobys solidement structurés sont là pour ça, quand à l’éco-terrorisme, l’activisme militant de dégradation esthétique, ou autre, n’a rien à voir en gravité et en intention, avec les logiques productivistes de destructions massives du vivant, minéral, végétal, animal, humain que des fanatiques du « retour sur investissements » sont capables de mettre en œuvre en toute connaissance de causes.

Une crise sanitaire mondialisée, avec ses « distanciations sociales », semble ne pas en être venue à bout, de ces contestations mondialisées toujours plus larges et radicales.
Où les nomenclatures politico-affairistes vont-elles trouver une issue pour la survie de leurs privilèges ?

En espérant que les souvenirs cruels, effarants des guerres de 14-18, de 39-45 réussissent encore à calmer les ardeurs guerrières et nationalistes de plus en plus présentes dans le débat public, je vous salue bien bas et vous prie de m’excuser de cette commémoration peu orthodoxe, anxiogène, mais sincère et documentée.

Que les martyrs de Limans, et d’ailleurs, et d’en face, qui ont vécu le même enfer de 14-18 reposent en paix.

Nicolas Furet
vendredi 11 novembre 2022

Commentaire politique du Maire

Face au « capitalisme du désastre », écologique, social, économique et politique à l’œuvre de manière décomplexée, arrogante et caricaturale depuis 2017, face à des médias privés, publics formatés dans un même moule de soumission au discours extrémiste d’un libéralisme économique cannibale et fondamentalement violent, et à la montée des périls de toutes sortes que cette idéologie aveugle porte en elle comme la nuée porte l’orage, la petite moitié d’électeurs qui se sont déplacés pour ce deuxième tour de législatives historiques ont majoritairement affirmé leur défiance à ce capitalisme du désastre, qui s’en nourrit, et devient de plus en plus menaçant comme un monstre aux pieds d’argile qu’il est.

Merci au Président Macron d’avoir ressuscité une force d’union de la gauche, populaire écologique et sociale qui pense qu’il y a forcément une alternative possible et urgente à construire.

Les temps à venir sont une aventure incertaine, mais vitale pour les générations à venir, un combat qui peut aussi nous redonner joie, force, espoir et imagination.

Le politique doit reprendre la main sur la domination sans partage des lobbys industriels et financiers, et sur un monde transhumaniste en construction hors de tout débat public et démocratique. Il faut changer d’imaginaire à notre civilisation à bout de souffle.

Le pouvoir en place récolte ce qu’il a semé.

À nous de semer les semences anciennes et irréductibles d’aspirations humaines de la liberté, du partage, de la coopération collective.

Sur son petit territoire Limans serait-il capable d’en démarrer concrètement l’expérimentation ? Ou devons-nous attendre « une feuille de route » gouvernementale ? « Être ou ne pas être, telle est la question »…

Nicolas Furet

20 juin 2022

Le collectif Elzéard Lurte en résistance cherche des observateurs aguerris

Le Collectif Elzéard Lure en Résistance est constitué d’habitants de Banon, Ongles, St-Etienne, Cruis, Montlaux…  Il recherche actuellement une ou deux personnes qui pourraient de temps en temps garder un œil sur les travaux de défrichage du côté des Omergues, où un projet de photovoltaïque industriel a été validé (du côté du Plateau d’Albion, Revest du Bion, Les Omergues, le Redortier).

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Association de lutte contre les usines photovoltaïques

Une association de lutte « contre les usines photovoltaïques industrielles privées » se constitue à Banon :

– Pour le développement des projets concertés de centrales villageoises photovoltaïques à dimension humaine

– Pour une consommation locale, en régie municipale (telle que présentée dans la profession de foi de l’équipe municipale majoritaire actuellement en place)

– Pour une économie et une autonomie des besoins énergétiques de la commune Continuer la lecture de « Association de lutte contre les usines photovoltaïques »

Pour un droit inconditionnel au logement

Le 31 mars prochain prendra fin comme tous les ans la trêve hivernale (sauf pandémie ou circonstances exceptionnelles). Le week-end précédant est la date choisie par la Coalition Européenne d’Action pour le Droit au Logement et à la Ville pour une journée internationale de revendications et d’expressions.

Nous, usagers d’habitats légers, mobiles, réversibles avons pris le parti de faire face à cette crise du logement à notre manière, en défendant un habitat économe, économique, éco-logique et… éphémère. Nous revendiquons ce droit à la différence, et demandons la reconnaissance de nos formes d’habitats et de modes d’habiter. Nous sommes solidaires de cette journée d’action et affirmons notre soutien aux organisations européennes qui s’engagent pour un droit inconditionnel au logement et se battent pour qu’il soit écologique et abordable, permettant à leurs usagers de vivre au plus près de leurs lieux de travail.

Comme c’est le cas depuis bien longtemps l’habitat, l’architecture, l’urbanisme, l’aménagement du territoire restent les grands absents dans les propositions des candidats à la présidentielle de cette année. Alors que les dépenses pour le logement écrasent le pouvoir d’achat bien plus que les hausses des prix de l’énergie. Il n’existe aucune régulation des loyers et des prix à la vente, aucune tentative de maîtriser la spéculation, et les plans de construction de logements sociaux restent largement insuffisants. Les gouvernements laissent le marché privé et public « réguler » tout ça, sans intervenir ou si peu, qu’importe que les ménages se saignent pour payer indéfiniment des crédits, des loyers onéreux et que des centaines de milliers de citoyens soient mal logés ou sans domicile. Le contexte de la pandémie ne fait qu’aggraver les choses, la peste spéculative qui gangrenait les plus grosses villes se répand à présent dans les campagnes suite à un exode urbain conséquent.

Devant ce silence explicite, nous souhaitons faire entendre notre voix et ramener sur la scène médiatique et politique, le sujet de l’habitat. Nous ne pouvons accepter plus longtemps qu’un besoin fondamental comme le logement soit la proie des particuliers spéculateurs, des banquiers avides et des marchands de sommeil. Nous ne pouvons accepter le mal logement, et encore moins le sans-abrisme dans un pays ou un plus de 3 millions de logements sont vacants (plus de 8% source INSEE 2020 https://www.insee.fr/fr/statistiques/4985385 [1]).

Nous ne pouvons plus accepter la place que se taillent dans nos budgets les dépenses liées à l’habitat (deux fois plus qu’avant les années 2000). Nous ne pouvons plus accepter les ghettos où sont relégués les gens du voyage, l’absence d’espaces dévolus aux voyageurs et saisonniers, la chasse aux migrants et la destruction de leurs abris d’infortune.

Grâce à l’habitat léger, nous avons à notre manière et à notre échelle « résolu » la crise du logement en parvenant à sortir du système locatif haussier et du crédit immobilier. Nous avons même souvent réalisé une transition écologique et énergétique exemplaire grâce à la sobriété de nos habitats, à la modestie de leur emprise foncière et de leur empreinte écologique. Ils répondent ainsi parfaitement à nos besoins et nous pensons qu’ils ont le potentiel de répondre aux préoccupations sociales, environnementales et économiques de nombreux citoyens.

Un toit, c’est un droit.

 

Les 26 et 27 mars, nous appelons donc à des manifestations, des portes ouvertes, et par tous les moyens possibles faire retentir dans toute l’Europe la voix des citoyens qui luttent pour un habitat léger et mobile, digne, libéré des appétits du profit, des logiques de rente et de la surconsommation énergétique. Que l’habitat prenne place au cœur de la campagne présidentielle française et des politiques publiques Européennes.

Contact : association@halemfrance.org

0618947516

N’hésitez pas à nous joindre par mail ou tel si vous souhaitez des renseignements pour organiser ou inscrire un événement sur la plateforme européenne.

Links :

[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques/4985385—-

Liste de discussion des adhérents de HALEM

Pour consulter les archives : http://listes.infini.fr/halemfrance.org/arc/halem-assemblee