Soutenu par la CCPFML et son président ce projet est très loin des promesses faites. Ci-joint un résumé de deux articles sur le sujet disponibles sur le site Amilure, des amis de la Montagne de Lure à consulter.
Le projet dit «Hy Green » est une production combinée d’électricité photovoltaïque et d’ « Hydrogène Vert », produire et stocker de l’Hydrogène Vert. Vert car produite avec l’énergie électrique de panneaux photovoltaïques.
Projet qui compte faire de la DLVA « la métropole des énergies ».
Un comité scientifique composé d’une douzaine d’ingénieurs, sociologues, économistes, spécialistes d’horizons différents est constitué pour répondre aux interrogations des citoyens.
La DLVA escompte de 10 à 20 millions d’euros de retombées fiscales par an, et un investissement privé de l’ordre de 1 milliard d’euros !
Ses atouts proclamés sont, plusieurs milliers d’hectares propices à l’implantation de panneaux photovoltaïques avec un ensoleillement exceptionnel, une capacité de stockage unique en Europe avec les cavités salines de Géométhane , de l’eau brute disponible en quantité grâce à la Durance, le Verdon, les canaux de Provence…
Trois phases sont prévues :
–Phase 1 de 2021/2023. installation de 200 Hectares de Panneaux PhotoVoltaïques pour 120MWc et une production de 278 tonnes d’Hydrogène Vert/an.
Phase 2 d’ici 2026, installation de 730 Hectares de PPV pour 440MWc et 3048 tonnes d’HV/an.
Phase 3 pour 2030, installation de 1500 Hectares de PPV pour 900MWc et 10440 tonnes d’HV/an.
La DLVA prétends travailler en lien avec les Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement, du Logement mais aucun document de la DREAL ne l’atteste.
Ce projet très coûteux nécessitant beaucoup d’énergie électrique, beaucoup d’eau pour un rendement très faible va susciter de fortes réticences écologiques, sociales ; où vont s’étendre les panneaux ? Combien de forêts saccagées ? D’ atteintes aux paysages, à la montagne de Lure ?
A propos du coût-énergie pour faire fonctionner à l’hydrogène 3 millions de poids lourds qui sillonnent l’Europe il faut la puissance électrique de presque 450 réacteurs nucléaires.
Chef du Projet Hy Green, Dominique Bertin, directeur adjoint du développement territorial de la DLVA, est conscient du caractère très aléatoire de l’acceptabilité publique et demande au gouvernement de labelliser « intérêt public général » ce projet levant bien des obstacles administratifs, de passer outre des procédures de transparence, de débats public…
Actuellement sur Oraison 5 sites de plus ou moins 300 Hectares sont identifiés.
La question de l’eau pose aussi question, installer des électrolyseurs d’une capacité de 40 Giga Watts comme le préconise Hydrogen Europe nécessite 250 millions de M3 d’eau/an.
Enfin les questions complexes de la gestion du stockage , du transport, de la distribution font appel à une liquéfaction de très basse température (-254°C), ou à une compression de très haute pression (700 bars), deux opérations très énergivores elles aussi.
Cerise sur le gâteau la maîtrise des risques, l’Hydrogène est un gaz dangereux, difficile à contenir et inflammable.
En plus d’Iter un fiasco énergétique, financier, international phénoménal, le projet HyGreen Provence à toute chance de faire de la DLVA la métropole des impasses énergétiques, mais pas du clientélisme politique.
1. Cet article n’est pas signé. C’est pourtant un écrit qu’on pourrait classer dans la rubrique « point de vue » et non une affirmation partagée par tout le monde… Il serait donc normal qu’un tel article soit signé.
Pour l’exemple, l’article très intéressant sur les installations de panneaux solaire de Laurent Escande est signé.
2. Il contient des erreurs qui pourraient faire assimiler cet article à des « fake news » ce qui serait regrettable :
« pour 3 millions de poids lourds qui sillonnent l’Europe il faut la puissance électrique de presque 450 réacteurs nucléaires.
Il y a probablement une erreur d’ordre de grandeur : si l’ensemble du parc automobile français passe à l’électrique, il faut construire une dizaine de réacteurs nucléaires supplémentaires. Les poids lourds représentent moins de 10% du trafic et le trafic français représente 10% du trafic européen… On aboutit donc à un besoin d’environ une dizaine de réacteurs nucléaires et non 450 pour électrifier l’ensemble des poids lourds européens.
« installer des électrolyseurs d’une capacité de 40 Giga Watts comme le préconise Hydrogen Europe nécessite 250 millions de M3 d’eau/an.
L’article de l’association AMILURE auquel il est fait référence mentionne une consommation d’eau du projet en phase 3 c’est-à-dire à pleine capacité atteinte en 2027, de 130 Millions de litres soit 0.13 Million de M3 correspondant à 2% de la consommation résidentielle de la DLVA, soit une erreur d’un facteur 2000. (Confusion probable entre les litres et les M3)
3. Sur le fond :
Les dernières annonces du GIEC montrent que le réchauffement climatique du à l’augmentation des gaz à effet de serre, avance de façon catastrophique.
Actuellement nous rejetons en France 3 fois plus de gaz à effet de serre que la quantité correspondante à la neutralité carbone. Il nous faut donc « changer de braquet » et agir sur tous les fronts : grands projets à l’échelle nationale, projets plus restreints à l’échelle locale et économies d’énergie à l’échelon individuel.
Le développement des énergies renouvelables telles que l’éolien et le photovoltaïque nécessite des capacités de stockage de l’électricité si nous ne voulons pas utiliser des centrales thermiques (charbon, fuel et gaz) pendant la nuit et les jours sans vent.
Ce projet est une première tentative à grande échelle de transformation de l’électricité en hydrogène, combustible propre stockable et utilisable selon les besoins.
Il va permettre de tester cette nouvelle filière avec tous les aléas que cela comporte : processus d’électrolyse « en grand », rendement de transformation électricité /hydrogène, difficulté de gérer l’hydrogène…
De même que pour ITER, tout projet novateur présente des risques et peut conduire à une impasse.
De là à renoncer ? L’urgence climatique ne nous le permet pas.
Plutôt que d’évoquer le clientélisme politique, meilleur moyen de faire du « sur place », avançons en soutenant les initiatives innovantes qui répondent aux enjeux énergétiques majeurs.
Philippe TIBERGHIEN, limanais par intermittence depuis 50 ans
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L’auteur de l’article est Nicolas Furet, qui fait une synthèse de deux articles publiés sur le site Amilure